Olessya, bénéficiaire du programme Urgence Ukraine, a repris son poste à l’école Anne de Kiev

Olessya travaille depuis 2004 à l’école Anne-de-Kiev, elle y est enseignante en Français Langue Etrangère (FLE) pour les maternelles et les CP. 

 

Elle a quitté l’Ukraine le 5 mars avec son fils de 9 ans, Sacha, sa belle-mère, sa belle-sœur et son neveu. Ils sont partis pour la Bulgarie où ils ont vécu dans une « guest house » dans un village près de Varna, une ville balnéaire et touristique à l’est du pays. Le logement était gratuit car ils ont rapidement obtenu la protection temporaire de l’Etat Bulgare qui prenait en charge le logement. Ils y vivaient à 18, dont 7 enfants. 

 

Olessya raconte comment elle a vécu les premiers jours de la guerre : « J’ai été réveillée par un coup de téléphone de ma sœur vers 7h, bientôt nous avons entendu le bruit des explosions, notre maison est à 5 km de l’aérodrome à Hostomel.  Les avions, les hélicoptères, le tremblement des murs, les nouvelles à la télé, la terreur, l’embouteillage sur la route vers l’ouest, la nuit habillés et sans dormir. Nous avons décidé avec ma sœur de partir vers l’ouest tôt le lendemain, mais le matin le village de ma sœur était déjà occupé par les Russes. Après un petit discours avec la défense territoriale, mon mari a dit de faire rapidement les valises et de quitter la ville (heureusement, nous avons la voiture). Le soir même les routes de la ville étaient bloquées ou détruites. Le 27 février il y a eu une bataille à côté de ma maison, elle a reçu des tirs de char… Le 5 mars j’ai quitté l’Ukraine avec ma belle-mère, ma belle-sœur et les enfants. Le trajet en Bulgarie était long et difficile : plein de réfugiés, les valises, les enfants qui pleurent, le suspense… Le mois de mars était bien stressant parce que je n’avais aucune nouvelle de la famille de ma sœur sous l’occupation. Heureusement ils sont vivants et n’ont pas été touchés par les Russes. »

 

Suite à l’arrêt des financements des logements des réfugiés le 31 mai et alors que la situation dans la région d’Odessa  se stabilisait, elles ont pris la décision, début juin, de rentrer en Ukraine.  

 

Avant de quitter l’Ukraine, Olessya vivait à Butcha, à une trentaine de minutes de Kiev. Son appartement a été détruit. Il est difficile de voir son logement, acheté après des années d’économies, détruit, avec toutes ses affaires et sa vie à l’intérieur. Elle n’a pu récupérer que « quelques vêtements et objets qui n’étaient pas touchés par le feu, la fumée et l’eau de pluie ». Elle ne sait pas exactement ce qui va advenir de son appartement. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’il n’est plus habitable, elle attend la décision des autorités de la ville pour savoir si l’immeuble va être rénové ou démoli. 

 

 

 

Depuis la rentrée de septembre 2022, Olessya a pu reprendre son poste au sein de l’école Anne-de-Kiev où elle enseigne à la fois en présentiel et en distanciel. Son fils a également repris l’école mais ses cours se déroulent exclusivement à distance, son école ne possédant pas d’abri anti-bombe. 

 

Grâce à la campagne de fonds récoltés par l’ONG International Impact, Olessya a reçu environ 2000€ qu’elle a pu utiliser pour acheter des vêtements et quelques meubles et objets pour l’appartement qu’elle loue. Tous les prix ont augmentés, surtout les transports et services communaux. Mais elle ne baisse pas les bras, l’important c’est que tout le monde aille bien.

 

 

Témoignage recueilli par Mona Lherondel, ancienne volontaire en service civique au Lycée français Anne-de-Kiev.